la biodiversité et le climat, tous deux au cœur de crises majeures de notre époque. Ces deux crises sont, en outre, intimement liées. Nous ne pouvons plus considérer l'une sans l'autre : le réchauffement climatique influe sur la perte de biodiversité – même si cela n'en est pas la seule cause – et la modification des écosystèmes joue un rôle clé dans la régulation des gaz à effet de serre.
Le paléontologue Bruno David, président du Muséum national d'histoire naturelle, dresse justement un portrait de ces liens. Une analyse des "contentieux climatiques" enjoignant aux gouvernements d'agir et qui se sont multipliés ces dernières années est faite par la juriste Marta Torre-Schaub. Du côté bilan, chercheurs et chercheuses appuient là ou cela fait mal : oui, ce sont bien les humains qui sont responsables du réchauffement ; oui, les forêts et les insectes disparaissent, la circulation océanique diminue...
Côté espoir, on se tourne vers les océans et le plancton, comme le raconte Chris Bowler, coordinateur scientifique de la fondation Tara Océan. Et vers des solutions fondées sur la nature, puisqu'elles apportent des cobénéfices. Une stratégie gagnant-gagnant mise en œuvre au niveau local avec efficacité, mais qui devra être étendue si l'on veut que les effets à long terme se fassent sentir. Car la croissance verte paraît un leurre, explicite l'économiste Hélène Tordjman, tant les systèmes en jeu sont complexes. "Le vivant ne se gère pas", insiste Bruno David.