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L’homme et l’animal. l’invention de nouveaux liens
Un ouvrage auquel Marion Vittecoq a contribué

Chiens, chats, chevaux, vaches, cochons... À quand remonte la domestication ? Quelle place occupent les animaux sauvages ou méconnus ? Comment expliquer la menace d’extinction qui plane sur certaines espèces ? Quels sont ces animaux sentinelles susceptibles d’anticiper l’émergence de nouvelles maladies infectieuses ?
L’humanité a toujours entretenu une relation complexe avec l’animal. C’est ce lien, qui s’est intensifié lors de la révolution Néolithique par la domestication de certaines espèces et qui n’a cessé d’évoluer au fil des époques et des cultures, que la science cherche aujourd’hui à explorer. L’agriculture et l’élevage ont en effet constitué la première mise à distance entre le sauvage et le domestique. Avec la mécanisation et les élevages intensifs, les animaux sont devenus des machines vivantes à la fois optimisées et contrôlées en raison de problèmes sanitaires. Quant aux animaux sauvages, leurs espaces se sont réduits, et ils ont été de plus en plus surveillés par l’homme pour leur conservation ou pour leurs impacts réels ou supposés sur la santé et le bien-être humain. L’espèce humaine s’inspire de l’animal depuis les origines mais elle a souvent entretenu un rapport de supériorité avec lui. Comment aujourd’hui repenser cette relation trop souvent conçue comme utilitariste ? Peut-être en s’interrogeant sur la place de l’humain comme « vivant parmi les vivants ». Cette nouvelle approche passe par la reconnaissance du juste apport de l’animal dans de nombreux domaines. Elle permet de mesurer combien humains et animaux ont évolué de concert en s’apportant savoirs et connaissances.
Aujourd’hui, la crise sanitaire nous interroge sur les mécanismes de l’émergence de nouveaux agents infectieux issus de la faune sauvage, mais aussi plus généralement sur les rapports entre les animaux et les humains. Un lien qu’il nous appartient de décrypter pour inventer une relation plus équilibrée, permettant de dessiner les contours d’un nouveau pacte avec l’animal.




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L'animal et la mort - Charles Stepanoff - Éditions La Découverte
: La modernité a divisé les animaux entre ceux qui sont dignes d’être protégés et aimés et ceux qui servent de matière première à l’industrie. Comment comprendre cette étrange partition entre amour protecteur et exploitation intensive ? Parce qu’elle précède cette alternative et continue de la troubler, la chasse offre un point d’observation exceptionnel pour interroger nos rapports contradictoires au vivant en pleine crise écologique.À partir d’une enquête immersive menée deux années durant, non loin de Paris, aux confins du Perche, de la Beauce et des Yvelines, Charles Stépanoff documente l’érosion accélérée de la biodiversité rurale, l’éthique de ceux qui tuent pour se nourrir, les îlots de résistance aux politiques de modernisation, ainsi que les combats récents opposant militants animalistes et adeptes de la chasse à courre. Explorant les cosmologies populaires anciennes et les rituels néosauvages honorant le gibier, l’anthropologue fait apparaître la figure du « prédateur empathique » et les rapports paradoxaux entre chasse, protection et compassion. Dans une approche comparative de grande ampleur, il convoque préhistoire, histoire, philosophie et ethnologie des peuples chasseurs et dévoile les origines sauvages de la souveraineté politique. Au fil d’une riche traversée, cet ouvrage éclaire d’un jour nouveau les fondements anthropologiques et écologiques de la violence exercée sur le vivant. Et, en questionnant la hiérarchie morale singulière qu’elle engendre aujourd’hui, il donne à notre regard sensible une autre profondeur de champ.Lauréat du 1er Prix de l’essai France Culture-ARTE 2021
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